Le couteau corse artisanal dit "à clou" ou montage à capucine: U Curnicciolu

Le couteau dit "à clou" expliqué

Le couteau corse artisanal dit "à clou"

Le couteau corse artisanal dit « à clou » appartient à la grande famille des couteaux du même nom. Son mécanisme repose sur un principe simple : un axe — autrefois un simple clou — riveté de part et d’autre du manche à l’aide de deux rosettes en laiton, permet l’articulation de la lame. Un second clou, enfoncé dans le manche, fait office de butée pour le talon de la lame.

En cas de jeu dans l’ouverture ou la fermeture, quelques légers coups de marteau sur l’axe suffisent à resserrer l’ajustement. Ce système, à la fois rudimentaire et efficace, reste encore aujourd’hui l’un des préférés des amateurs de couteaux de poche, malgré les nombreuses évolutions techniques dans le montage des lames. Bien que les clous aient été remplacés par des axes plus modernes et fiables, l’appellation « à clou » perdure, en hommage à ce savoir-faire traditionnel qui a fait ses preuves. Sa robustesse et sa simplicité en font un modèle toujours apprécié.

Il s’agit ici d’un système dit « par friction ». Le maintien de la lame en position ouverte ne repose sur aucun ressort ni mécanisme complexe, mais uniquement sur le frottement de la lame contre les platines du manche — qu’il soit monobloc ou non. Le clou principal sert d’axe de rotation, tandis qu’un second, positionné plus bas, joue le rôle d’arrêtoir en absorbant la pression exercée sur la lame lors de la coupe, protégeant ainsi le manche d’une usure prématurée.

Le mot « clou » doit s’entendre ici au sens ancien : une cheville métallique rivetée à ses extrémités, servant soit d’axe de rotation (clou d’axe), soit de butée (clou d’arrêt).

Historiquement, ce type de couteau est l’un des plus anciens qui soient. Les Romains l’utilisaient déjà il y a plus de deux mille ans. Sans ressort ni mécanisme sophistiqué, il constitue un véritable monument de la coutellerie. Dès les IIe et IIIe siècles après J.-C., les premiers modèles de couteaux pliants voient le jour. Certains font même partie de la dotation de base des soldats romains.

Sous le terme culter, on désignait alors différents types de couteaux à lame de fer, chacun destiné à un usage spécifique. Par exemple, culter coquinarius désignait un grand couteau de cuisine, tandis que cultellus faisait référence à un plus petit couteau utilitaire.

La Corse, devenue province romaine dès 229 av. J.-C., a très probablement été l’un des premiers territoires européens à voir apparaître des couteaux pliants « régionaux ». Un héritage millénaire que perpétue encore aujourd’hui le couteau corse à clou.

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